• Les Etats-Unis se disent «opposés» aux bombardements massifs de Beyrouth par l’entité sioniste
• Affrontements dans le Sud: le Hezbollah dit avoir détruit trois bulldozers et deux chars « Merkava » ennemis.
• Le parti chiite déclare avoir lancé une «salve de roquettes» sur Safed dans le nord de l’entité sioniste
• 41 morts et 124 blessés dans les frappes sionistes avant-hier
SYNTHÈSE — Le numéro deux du Hezbollah libanais Naïm Qassem s’est adressé hier aux sionistes, affirmant que «la solution» permettant le retour des habitants du nord du pays était «un cessez-le-feu», et a menacé, sinon, de frapper «partout» dans l’entité sioniste.
Lors d’une allocution enregistrée et diffusée par Al-Manar, la chaîne de la formation pro-iranienne, Naïm Qassem a annoncé une «nouvelle équation» avec l’attaque menée dimanche sur une base militaire au sud de Haïfa, la plus meurtrière du Hezbollah sur le sol sioniste depuis l’escalade il y a près d’un mois.
Naïm Qassem est de facto le chef du Hezbollah depuis que son secrétaire général Hassan Nasrallah a été assassiné par l’entité sioniste le 27 septembre. C’est la troisième fois qu’il s’exprime depuis la mort de ce dernier.
Qassem dit aux sionistes que «la solution est un cessez-le-feu»
«La solution est le cessez-le-feu. Je ne m’exprime pas en position de faiblesse car si Israël n’en veut pas, nous continuerons» les attaques, a prévenu Naïm Qassem. «Nous ne serons pas défaits, car c’est notre terre», a-t-il encore martelé.
«Après le cessez-le-feu conformément à un accord indirect», les sionistes «pourront revenir dans le nord et les étapes suivantes seront décidées», a encore dit le numéro deux de la puissante formation.
En revanche, si «la guerre se poursuit, les zones désertées seront plus nombreuses avec des centaines de milliers, voire deux millions (de sionistes) qui se trouveront en danger», a-t-il poursuivi.
«Comme l’ennemi israélien bombarde tout le Liban, nous avons le droit, en position de défense, d’attaquer partout dans l’entité ennemie sioniste, dans le centre, dans le nord et dans le sud», a encore menacé Naïm Qassem. «Nous choisirons l’endroit que nous jugerons approprié», a-t-il poursuivi, citant des frappes récentes sur Tel-Aviv et Haïfa qui créent selon lui «une nouvelle équation, celle de la souffrance de l’ennemi».
Le Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, a affirmé avant-hier que l’entité sioniste continuerait « à frapper sans pitié le Hezbollah dans toutes les parties du Liban, y compris à Beyrouth », lors d’une visite à la base militaire touchée dimanche soir, au sud de Haïfa, par un drone tiré par le mouvement libanais, qui a tué quatre soldats sionistes. Le ministre sioniste de la Défense, Yoav Gallant, a, pour sa part, déclaré avant-hier avoir informé les Etats-Unis que l’entité sioniste apporterait une « réponse forte » au Hezbollah après l’attaque de Binyamina.
Mikati souligne avoir reçu « des sortes de garanties américaines »
De leur côté, les Etats-Unis se sont dit hier «opposés» à la campagne de bombardements menée par l’entité sioniste sur la capitale du Liban, Beyrouth, et en ont fait part aux autorités sionistes.
«Nous avons clairement fait savoir à l’entité sioniste que nous nous opposons à la campagne de bombardements qu’il a lancée ces dernières semaines à Beyrouth», a déclaré à la presse le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, en soulignant que ces frappes avaient baissé en intensité ces derniers jours.
Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a déclaré, dans un entretien avec la chaîne qatarie al-Jazeera hier, « avoir reçu des sortes de garanties américaines concernant une réduction du niveau d’escalade sioniste sur Beyrouth et sa banlieue sud ». « Les Américains sont sérieux dans leurs pressions sur Israël en vue d’un cessez-le-feu », a-t-il assuré. « Les mesures sécuritaires strictes appliquées à l’aéroport visent à ôter à Israël tous les prétextes qu’il pourrait invoquer pour attaquer l’aéroport de Beyrouth, les ports et les passages frontaliers terrestres » (avec la Syrie), a-t-il ajouté.
Les combats font rage dans les cazas de Marjeyoun et de Bint Jbeil
Les combattants du Hezbollah et les troupes sionistes étaient engagés hier dans des affrontements au Liban-Sud, notamment dans les cazas de Marjeyoun et de Bint Jbeil, après que l’entité sioniste a lancé une offensive terrestre le 30 septembre.
Le parti chiite a annoncé dans l’après-midi avoir touché « trois bulldozers et un char Merkava » de l’armée sioniste dans le village frontalier de Ramiyé, dans le caza de Bint Jbeil, affirmant que les véhicules ont pris feu et que les soldats à l’intérieur ont été tués ou blessés.
Quelques heures plus tard, le parti chiite a affirmé avoir frappé un autre char Merkava « qui tentait de progresser près de Ramiya », localité sioniste en face de Ramiyé.
Le Hezbollah a, également, dit hier avoir lancé une « salve de roquettes » sur la ville de Safed et une base militaire proche dans le nord de l’entité sioniste, en guerre ouverte au Liban avec la formation pro-iranienne.
Signe que l’entité sioniste pourrait étendre ses opérations terrestres contre le Hezbollah tout en renforçant ses propres défenses, l’armée sioniste a déminé et établi de nouvelles barrières à la frontière entre le plateau du Golan occupé par l’entité sioniste et une bande démilitarisée bordant la Syrie, ont indiqué des sources de sécurité et des analystes, selon Reuters. Ce mouvement suggère que l’entité sioniste pourrait chercher à frapper le Hezbollah pour la première fois à partir d’une zone plus à l’est le long de la frontière libanaise, tout en créant une zone sécurisée à partir de laquelle il pourrait librement reconnaître le groupe armé et empêcher les infiltrations, ont déclaré les sources.
Renforts militaires américains
Le Pentagone a déclaré que les composants du système de missiles THAAD (spécialisé dans la lutte antiaérienne contre les missiles balistiques de courte et moyenne portée) ont commencé à arriver dans l’entité sioniste le 14 octobre, rapporte Reuters.
« Au cours des prochains jours, du personnel militaire américain supplémentaire et des éléments de la batterie THAAD continueront d’arriver en Israël », a déclaré le porte-parole du Pentagone, le général de division Pat Ryder. « La batterie sera pleinement opérationnelle dans un avenir proche, mais pour des raisons de sécurité des opérations, nous ne discuterons pas des délais. »
Par ailleurs, le porte-parole arabophone de l’armée sioniste, Avichai Adraee, a annoncé, hier, sur X l’assassinat de Khader al-Abed Bahjah, un responsable du Hezbollah chargé de la force aérienne du parti dans la zone au nord du Litani, lors d’une frappe.
Selon le message sur X, le responsable a été tué «il y a quelques jours dans la région de Nabatiyé». La zone qu’il dirigeait était responsable des plans de lancement de drones et de bombes aériennes vers le front intérieur sioniste et les forces israéliennes.
«L’armée israélienne continuera à déjouer les activités de l’unité aérienne du Hezbollah et de ses commandants», a conclu Avichai Adraee.
Le Hezbollah n’a pas encore communiqué sur cette information pour la confirmer ou l’infirmer.
Raid aérien sioniste dans la région de Zghorta
Pour rappel, l’armée sioniste a frappé avant-hier, pour la première fois depuis le début de la guerre entre l’entité sioniste et le Hezbollah, la région de Zghorta dans le nord, faisant au moins 23 morts dans le bâtiment. Des avions de chasse sionistes ont visé, aux alentours de 14 heures, une maison située sur l’autoroute reliant Zghorta à Ehden, près de la localité de Aïto. Selon le correspondant du quotidien libanais « L’Orient-Le Jour » dans la région, 28 personnes déplacées du Liban-Sud habitent dans l’immeuble visé. Le bâtiment, appartenant à une personne de la famille Alwane, est un immeuble de deux étages qui a été complètement détruit. Parmi les 22 morts figurent douze femmes, neuf hommes et deux enfants, selon le correspondant du journal libanais dans le Nord. Une 24e victime a été retrouvée hier matin à l’intérieur de sa voiture, à proximité du bâtiment, écrasé par la force de l’explosion de la roquette et recouvert d’un amas de gravats, toujours selon le média francophone « L’Orient-Le Jour ».
Le CICR appelle à protéger le personnel médical au Liban
« Je lance un appel urgent pour la protection des travailleurs de la santé, des ambulances, des hôpitaux et des centres de santé primaires », a déclaré Nicolas von Arx, directeur régional du CICR pour le Proche et Moyen-Orient, après des informations faisant état de frappes sionistes ayant touché du personnel médical lors des combats entre l’entité sioniste et le Hezbollah. « Les attaques contre les établissements de santé sont extrêmement préoccupantes », a-t-il ajouté. Ces frappes signifient « un hôpital qui ne fonctionne plus. Cela signifie des dizaines de milliers de personnes qui ne peuvent plus recevoir de soins médicaux, qui ne peuvent pas accoucher en toute sécurité, qui ne peuvent pas soigner leurs blessures », a-t-il expliqué.
Sur les 207 centres de soins primaires dans les zones de conflit au Liban, 100 ont fermé en raison de l’escalade de la violence, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cinq hôpitaux ont cessé de fonctionner « en raison de dommages structurels causés par les attaques ».
Le ministre de la Santé, Firas Abiad, a, pour sa part, déploré, avant-hier, dans une intervention télévisée, que « 150 professionnels de santé », dont des médecins, des secouristes et des pompiers, aient été tués par des frappes sionistes depuis le début de la guerre le 8 octobre 2023, dont une grande majorité depuis le 23 septembre dernier.
Paris, Berlin, Rome et Londres condamnent les « menaces » pesant sur la Finul
Les ministres des Affaires étrangères de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et du Royaume-Uni ont de nouveau condamné avant-hier les « menaces » pesant sur la Finul, appelant à ce que les attaques la visant « cessent immédiatement ». Rappelant que toute « attaque délibérée » contre les Casques bleus est contraire au droit international, ils appellent « Israël et toutes les parties à respecter leur obligation d’assurer en permanence la sûreté et la sécurité du personnel de la FINUL et de permettre à celle-ci de poursuivre l’exécution de son mandat ». Ces propos ont été tenus alors qu’au moins cinq Casques bleus ont été blessés ces derniers jours par des frappes sionistes en marge des combats entre l’armée sioniste et le Hezbollah au Liban-Sud. Ces attaques ont été fermement condamnées par l’ONU, qui a évoqué de possibles « crimes de guerre ».
Benjamin Netanyahu a rejeté avant-hier les accusations selon lesquelles les troupes sionistes auraient délibérément pris pour cible les soldats de la Finul, les qualifiant de « complètement fausses ». Il a également réitéré son appel au retrait des Casques bleus des zones de combat. Un appel rejeté par le chef de l’Onu et par plusieurs responsables de pays contributeurs à la Finul. « Il a été décidé que la Finul conserverait toutes ses positions en dépit des appels lancés par l’armée israélienne pour qu’elle libère les positions qui sont à proximité de la Ligne bleue » a déclaré, avant-hier, le chef des Casques bleus, Jean-Pierre Lacroix.
2.350 Libanais tués, depuis le début du conflit
Dans un nouveau bilan publié avant-hier, le ministère libanais de la Santé a indiqué que 2.350 personnes ont été tuées et 10.906 blessées depuis le début de la guerre entre l’entité sioniste et le Hezbollah, le 8 octobre 2023.
Les frappes sioniste avant-hier à elles seules ont fait 41 morts et 124 blessés, répartis sur les régions suivantes :
– Sud du Liban : 11 morts et 48 blessés.
– Nabatiyé : 6 morts et 31 blessés.
– Békaa : 3 morts et 21 blessés.
– Baalbeck-Hermel : 18 blessés.
– Nord du Liban : 21 morts et 6 blessés.
Le commandant iranien Esmaïl Qa’ani refait surface
Benjamin Netanyahu a déclaré aux États-Unis que l’entité sioniste était prête à frapper des cibles militaires iraniennes et pas des cibles nucléaires ou pétrolières, a rapporté avant-hier le Washington Post, citant deux hauts responsables bien informés. Cette information a entraîné un repli des cours du pétrole hier. L’entité sioniste prendra en considération l’opinion des États-Unis mais déterminera sa riposte à l’attaque iranienne en fonction de son « intérêt national », a déclaré, un peu plus tard, le Premier ministre sioniste selon un communiqué de son bureau hier.
Par ailleurs, le commandant iranien Esmaïl Qa’ani est réapparu en public hier lors des funérailles à Téhéran du général Abbas Nilforoushan, tué le mois dernier au côté de Hassan Nasrallah, selon des images en direct de la télévision d’État. Le général Qa’ani, qui dirige la Force Qods, la branche des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, avait disparu de la scène publique et certains médias avaient affirmé qu’il avait été la cible d’une frappe sioniste au Liban.
La Presse de Tunisie avec agences et médias